Description
Les chefs d’entreprise, et particulièrement ceux issus d’un parcours migratoire, se heurtent à des obstacles pour avoir accès aux services bancaires au Danemark. Sans un compte bancaire, il leur est difficile de recevoir des paiements de leurs clients ou de payer leurs fournisseurs, ce qui limite leur chiffre d’affaires et leur possibilité de gagner un salaire digne.
Finklusiv se bat pour un monde dans lequel chacun a la possibilité de réaliser son plein potentiel économique. Finklusiv est une entreprise sociale qui crée de l’inclusion financière en construisant des ponts entre les banques et les chefs d’entreprises éloignés du système bancaire.
Contexte
Au Danemark, approximativement 30.000 nouvelles entreprises sont créées chaque année, et 12% d’entre elles font face à des difficultés lorsqu’elles essayent d’ouvrir un compte bancaire commercial. L’obtention d’un compte commercial est cruciale pour avoir accès à l’infrastructure financière nécessaire au bon fonctionnement de leur entreprise.
Les banques ont de plus en plus tendance à rejeter les petites entreprises émergentes. L’expérience de Finklusiv suggère que ce phénomène affecte particulièrement les réfugiés et les migrants entrant dans des secteurs où les barrières à l’entrée sont faibles et que le potentiel de croissance est limité, comme dans les magasins de vélos, les salons de coiffure, les pizzerias, les blanchisseries, les kiosques et le transport de marchandises.
Ces activités jouent un rôle essentiel dans le fonctionnement de la société danoise. Les entrepreneurs de ces secteurs ne sont souvent pas motivés par des rêves de richesses et de croissance rapide mais plutôt par l’urgence de subvenir à leurs besoins et celui de leur famille proche. De nombreux réfugiés apportent leur expérience entrepreneuriale de leur pays d’origine, où le travail indépendant est une source de fierté et une valeur importante pour beaucoup d’individus et de familles.
L’entrepreneuriat apparaît comme une voie viable vers l’emploi, mais la réalisation de cette ambition est souvent empêchée par l’accès aux banques. En novembre 2023, Finklusiv a aidé avec succès 100 entrepreneurs à obtenir un compte bancaire, ce qui équivaut à un taux de réussite de 85% dans les recommandations que Finklusiv adresse aux banques.
Détails opérationnels & techniques
Finklusiv a établi des partenariats avec des banques socialement responsables qui s’engagent à étendre leurs services aux populations mal desservies. Finklusiv fournit à ces banques des dossiers de recommandations afin de faciliter le processus de sélection des banques.
De plus, ils fournissent un soutien substantiel, notamment une assistance administrative pour la constitution de dossiers de demande convaincants et une formation pour naviguer efficacement dans le système financier danois.
Après avoir identifié six obstacles communs auxquels se heurtent les chefs d’entreprises désireux d’ouvrir un compte professionnel, Finklusiv a identifié les défis spécifiques à relever :
- La législation : les réglementations financières strictes, influencées par des exigences législatives, ont un impact direct sur les critères d’approbation, entraînent une augmentation particulière du taux de rejet, en particulier pour les industries jugées à haut risque ;
- La documentation : les chefs d’entreprise ont des difficultés à répondre aux exigences strictes des banques en matière de documentation en raison de la complexité élevée et de la planification financière inadéquate ;
- La performance : les entreprises dont l’historique est inexistant ou limité, dont les revenus sont faibles ou peu prévisibles, dont les liquidités sont limitées, avec peu d’actifs et dont les capitaux propres sont faibles, ne sont pas considérés comme intéressantes par les banques ;
- La digitalisation : le développement du processus de digitalisation des services bancaires, y compris l’accueil et la communication, exclut les chefs d’entreprises dont la culture numérique est insuffisante et qui manquent d’expérience dans le domaine des technologies de l’information ;
- La communication : les malentendus culturels, les limitations linguistiques et le manque de connaissances financières sont souvent à l’origine d’une mauvaise communication entre les chefs d’entreprises et les banques ;
- Le manque de confiance : la méfiance mutuelle empêche une collaboration fructueuse entre les chefs d’entreprises et les banques.
Finklusiv s’attaque à ces obstacles en adoptant une approche globale :
- Information et soutien : proposer des cours sur les meilleures pratiques et un accès facile à l’information sur la législation pour améliorer les connaissances des chefs d’entreprises et leur capacité à répondre aux critères d’approbation des banques ;
- Sélection et assistance : Offrir une aide pour la construction de plan d’affaire, à l’établissement du budget et à la préparation de la demande, combinée à la sélection, à la vérification des données et aux contrôles de qualité pour s’assurer que les entreprises satisfont aux exigences des banques en matière de documentation ;
- Accompagnement des entreprises : fournir un accompagnement, un mentorat et des conseils sur la gestion financière et le développement des entreprises afin d’améliorer l’attractivité et les résultats financiers des entreprises ;
- Amélioration des compétences numériques : Offrir un soutien technique pratique, un accès à l’équipement informatique et des tutoriels personnalisés pour développer les compétences numériques des chefs d’entreprise ;
- Améliorer les connaissances financières : Améliorer les compétences financières et économiques des chefs d’entreprise grâce à des cours sur mesure visant à renforcer le savoir-faire interculturel et à résoudre les malentendus culturels courants ;
- Établir des relations de confiance : Favoriser la confiance grâce à des relations engagées pour combler le fossé entre les chefs d’entreprise et les banques, afin d’assurer une collaboration fructueuse.
Déploiement & Impact
Depuis sa création, Finklusiv a aidé 100 chefs d’entreprises issus de l’immigration ou de l’asile à avoir accès à une banque. Ces entrepreneurs ont à leur tour créé 207 emplois, avec un chiffre d’affaires prévisionnel de 107 millions de couronnes danoises pour l’année prochaine (soit environ 14 millions d’euros). Étant donné qu’un tiers d’entre eux bénéficie de l’aide sociale avant de devenir indépendants, nous estimons que ces 33 chefs d’entreprise ont généré à eux seuls un gain sociétal de 4,3 millions de couronnes danoises annuellement. Ce gain est obtenu grâce aux économies réalisées sur les dépenses publiques et à l’augmentation des recettes fiscales.