CO(mpensa)2 : la compensation carbone par la restauration d’écosystèmes intelligents

L’objectif de la plateforme CO(mpensa)2 est d’améliorer le processus de compensation de l’empreinte carbone de la Croix-Rouge espagnole. Cet outil permet de centraliser la documentation associée aux projets de restauration des écosystèmes et de compensation des émissions de carbone, ainsi que le suivi – grâce à la photogrammétrie obtenue par des vols de drones.

Le calcul de l’empreinte carbone de la Croix-Rouge espagnole est le premier pas pour agir, car il permet de réduire les émissions et de mettre en œuvre des plans de compensation. De là est né le projet CO(mpensa)2, dont l’objectif est d’influencer l’ensemble du territoire national. 

En 2021, l’empreinte carbone de la Croix-Rouge espagnole était de 20 919,40 t CO2eq (pour visualiser cette quantité, elle équivaut approximativement au volume de la pyramide de Khéops). Pour cette raison, CO(mpensa)2 vise à compenser les émissions que l’organisation n’est pas en mesure de réduire,  à travers des projets de reforestation et de restauration de l’écosystème afin d’améliorer la biodiversité.

Afin de rendre le processus de compensation des émissions de carbone plus efficace, la plateforme CO(mpensa)2 a été créée à la suite d’un projet pilote visant à centraliser les informations et à optimiser la méthodologie de reforestation de la Croix-Rouge espagnole. La plateforme est un outil holistique qui soutient les différentes phases du projet, telles que la validation des zones d’opportunité, le suivi et l’individualisation des espèces à travers des vols de drones, la gestion des risques et le calcul de l’absorption du CO2 généré, ainsi que les services écosystémiques fournis par la restauration. Grâce à ce pilote, une série d’implémentations futures sont disponibles pour toute entité qui souhaite apporter sa vision à cet outil.

L’objectif ultime de CO(mpensa)2 est d’atteindre la neutralité carbone de la Croix-Rouge espagnole d’ici 2030.

Cette plateforme intervient dans les différentes phases des projets de compensation des émissions. Elle accélère le processus de validation des zones d’opportunité pour la reforestation d’une manière très simple, qui permet d’économiser beaucoup de ressources. Après la saisie de la référence cadastrale, la consultation automatisée est effectuée sur différents sites web nationaux, tels que l’IGN, afin d’obtenir un rapport d’orientation pour la mise en œuvre du reforestation. Cette consultation implique une maintenance, car les sites web de données publiques sont susceptibles d’être modifiés. 

La photogrammétrie obtenue à partir de vols de drones et d’images satellites est utilisée pour obtenir un suivi des terres reforestées. Une fois les données capturées, la phase de traitement de l’information commence afin de réaliser l’inventaire de chaque terrain et automatiser le calcul des bénéfices générés à trois niveaux : arbre, terrain ou parcelle, et projet. Finalement, ces informations sont visualisées sur la plateforme avec des images 2D et 3D, grâce à la copie numérique de l’écosystème.  

Grâce au développement et à l’utilisation des différents outils technologiques mentionnés ci-dessus, il est possible d’améliorer la prise de décision relative à l’adéquation du terrain à reforester, et de suivre le projet dans les différentes phases d’exécution des travaux de restauration.

Le projet CO(mpensa)2 a des objectifs définis pour 2030 et 2050 et ses actions de restauration des écosystèmes sont menées tout au long de l’année. Les projets de compensation sont liés à l’empreinte carbone émise et mesurée par l’institution, donc les objectifs annuels varient en fonction de l’empreinte carbone annuelle enregistrée. 

Par ailleurs, selon la législation espagnole, les projets d’absorption des émissions ont une durée de vie de 30 ans, donc la permanence des projets doit respecter cette durée en mettant en œuvre des tâches de maintenance forestière. Tout cela va de pair avec le défi démographique, l’importance d’ajouter de nouveaux modèles et la recherche d’un avenir équitable, résilient et durable.

En bref, ce projet permet:

•  L’identification des espaces d’opportunité à restaurer selon la législation en vigueur. 
•  Le suivi de la reforestation en utilisant la plateforme numérique pour améliorer l’automatisation et faciliter la certification de l’absorption de CO2.
• Développement d’une copie numérique du terrain restauré pour simplifier le suivi.
• La centralisation nationale de la documentation sur les projets de compensation des émissions.

La plateforme a déjà été déployée dans un projet de la Croix-Rouge espagnole à Dehesa de los Machos, dans la région de Valverde del Camino (Huelva). Il s’agit de 68 hectares, distribués sur 5 parcelles, qui absorberont 430 tonnes de CO2 au cours des 30 prochaines années. Il contient également des informations sur différents projets à Tolède, en Navarre, à Valladolid, à Teruel et à La Rioja. 

Ce projet a été créé en 2021 et, en raison de sa complexité, il a démarré avec deux projets de reforestation. Cependant, en 2023, grâce aux connaissances acquises au cours de l’évolution de ce projet, des reforestations seront effectuées pour compenser les émissions dans huit provinces différentes et d’autres collaborations entre les propriétaires de terrains et la Croix-Rouge espagnole sont prévues. 

La vie quotidienne de millions de personnes est en jeu. Le mandat humanitaire de la Croix-Rouge ne permet pas de continuer à gaspiller de l’énergie alors que les gens sont incapables de maintenir une température adéquate dans leurs maisons. Le changement climatique affecte les groupes les plus vulnérables qui, ironiquement, y contribuent le moins en raison de leur manque de ressources. Par conséquent, la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre par le biais de la reforestation est déjà une réalité pour la Croix-Rouge.